Le 15 août 2005 des Cousins Acadiens du Poitou
Durant les semaines qui ont précédé le 15 août une certaine fébrilité s'est installée au sein du Conseil.
La répartition des rôles s'est faite assez naturellement et l'organisation retenue a permis à chacun d'être efficace dans les tâches qui lui ont été confiées.
Le 15 à l'aube nous étions à pied d'œuvre pour terminer les dernières retouches et faire de cette journée, qui s'annonçait fort belle, une réussite.
Le premier acte s'est déroulé à l'abbaye de l'Étoile où, dès 10h15, il était réconfortant de constater qu'un nombre très important de véhicules occupait déjà la majeure partie du parking.
Trois jeunes étaient chargés d'orienter les chauffeurs et tout s'est déroulé sans aucun incident.
La cérémonie a été tout à fait remarquable et chacun a pu apprécier l'organisation quasi parfaite préparée par M. Lecointre et Mme Puchaud, l'autel ayant été fleuri par Mme Lonhienne.
La chorale du secteur paroissial, dirigée par M. Joseph Rabillé, a largement contribué à rehausser la qualité de cette messe mariale, dite par M. l'abbé Aucher, archiviste de l'évêché, qui a
officié avec beaucoup de simplicité et d'émotion.
En fin de cérémonie, le président des Cousins Acadiens du Poitou, Gérard Ardon-Boudreau, a remercié tous les officiants et plus particulièrement Jacques Lonhienne, président de
l'association pour la sauvegarde de l'abbaye de l'Étoile, qui nous accueille chaque année. Dans sa conclusion, il a souligné que, malgré la volonté, en 1755, du gouverneur Lawrence d
rayer de la carte l'Acadie et son peuple, 250 ans plus tard ce peuple était toujours présent ; que malgré la diaspora acadienne, ses représentants, dispersés dans de nombreux pays,
savent se rassembler et se souvenir qu'ils appartiennent à un monde sans frontières, gage de tolérance et d'amitié.
Cette belle cérémonie a ensoleillé le coeur de tous les fidèles et nous souhaitons que cette lumière continue à illuminer leur vie.
Nous tenons à nouveau à remercier tous les participants de l'encouragement qu'ils nous ont manifesté par leur présence ; merci à tous les organisateurs et acteurs qui, par leur
mobilisation, donnent à ces moments de recueillement une intensité et une qualité particulières.
Plus de 400 personnes ont assisté à cette belle et digne cérémonie qui chaque année ouvre la célébration de notre ''Fête Nationale''. Le second volet de la journée nous a conduit au
musée acadien des Huit Maisons pour le pique-nique.
Si de nombreux visiteurs avaient apporté leur casse-croûte, d'autres ont fait le siège du stand traiteur, et c'est plus de 300 repas qui ont été vendus en deux heures.
Le bar alimentait tant bien que mal les preneurs de boissons diverses dont certaines sont venues à manquer.
Faisant suite aux cliquetis des fourchettes, le rideau s'est levé pour le troisième acte vers 14h45 pour laisser la parole à M. Réjean Gascon, conteur québécois,
qui a su mobiliser son auditoire pendant près d'une heure. Puis les musiciens ont pris la relève et fait danser, aux sons de leurs instruments, des jeunes et des moins jeunes,
sur des musiques acadiennes et cajuns.
Durant toute cette partie de l'après-midi le flot de voitures s'est progressivement accru, « empilant » à la queue leu leu les nouveaux arrivants et les obligeant à marcher plus d'un km
pour venir se joindre à la foule déjà nombreuse dans la cour du musée.
Nous espérions un spectacle digne de représenter le 250ème anniversaire de la déportation des Acadiens... nous l'avons savouré.
Comme prévu, à 16 H 00, la troupe ''Grand Dérangement'' a commencé sa représentation endiablée.
Quel spectacle ! Pas une minute de répit, chants, danses, musiques acadiennes ou celtes, tout cela sur un rythme qui, à maintes et maintes reprises, a soulevé les applaudissements
fournis de la foule massée autour du musée. Pendant ce concert environ 1800 personnes étaient littéralement entassées, mais ô combien attentives à rythmer les musiques des pieds et
des mains. C'était « géant » !
Monsieur Jean-Claude Pinneau, maire d'Archigny, qui nous avait fait l'honneur d'assister à la messe mariale le matin, nous a fait le plaisir de rester pendant le repas et le concert.
Nous le remercions vivement de l'intérêt qu'il a porté à notre fête.
Mais chaque chose a une fin, et malgré l'envie de continuer à vibrer avec ce groupe il a bien fallu mettre un terme à cette magnifique exhibition.
Le silence est revenu vers 18h15... enfin, revenu partiellement, car nos musiciens de service ont repris leurs instruments et ont continué à distraire de bonne manière les visiteurs fidèles
jusqu'à la nuit tombée.
Plus tard, à la lueur des lampes, une trentaine de courageux a débarrassé la cour et ramassé quelques objets encombrants avant de prendre, assis autour des tables alors vides,
un substantiel repas d'autant plus réconfortant qu'il était bien mérité après cette extraordinaire journée. Quel lieu magique que ce petit coin d'Acadie Poitevine.
Il faisait frais sous les arbres centenaires, on entendait les oiseaux chanter, tout était si calme après les éclatants décibels qui nous avaient inondés une heure et demie auparavant.
Une nuit courte, mais reposante, a précédé le mardi matin qui a vu les mêmes vaillants que la veille terminer le nettoyage, ranger les tables, les bancs et les chaises,
ramasser tous les papiers, bouteilles et autres salissures. Merci à Claude Gaudin et aux employés communaux qui se sont chargés de l'apport et de l'enlèvement
des matériels aussi bien d'Archigny que de Châtellerault.
A midi tout était impeccable, et qui aurait pu croire que 2000 personnes avaient festoyé ce 15 août dans notre petite Acadie poitevine.
Sûr que nos ancêtres qui s'étaient éreintés au travail pour faire de ces terres ce qu'elles sont aujourd'hui, où les labours sont devenus faciles et où les troupeaux paissent une herbe
grasse, sûr qu'ils auraient été heureux de savoir que les Acadiens de la Baie Sainte-Marie, de l'Acadie de là-bas, étaient venus faire chanter et danser les Acadiens de la France.
Pour leur mémoire, pour ce qu'ils ont été, pour ce qu'ils nous ont laissé, nous recommencerons cette expérience riche en émotions et en imprévus.
Alors... sans doute à l'année prochaine.
Gérard Ardon-Boudreau
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