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Monument aux morts d'Archigny
du 12/11/2020
 Histoire et Patrimoine d' Archigny - 171 articles  

Patrimoine

Notre envoyé spécial, dont les articles sont signés du pseudonyme JCC, nous a fait part de mouvements inhabituels autour du monument aux morts d’Archigny.

Voici le premier de ses articles, transmis le 27 juillet dernier :

Coup de chaud sur le coq d’Archigny

 

La chaleur étouffante régnant depuis quelques jours a des effets sur les gens comme sur les animaux.

En application du plan canicule 2018 et en particulier des précautions à prendre pour nos amis les bêtes,

les édiles de la ville, devant les signes de fatigue du coq régnant sur la place du 11 novembre, ont pris les précautions indispensables et tout à fait louables pour le bien être de l’oiseau.

Gageons qu’ainsi protégé, le gallinacé saura désormais résister à cette vague de chaleur et sera encore fièrement dressé pour le centième anniversaire de l’armistice de 1918.

De notre envoyé spécial JCC le 27/07/2018

Le coq protégé des rayons du soleil

 

Mais, un second article nous a été transmis le lendemain, dont l’orientation était totalement différente :

L’université au secours de la République

 

Suite à notre article du 27 juillet dernier à propos de l’heureuse initiative de la municipalité d’Archigny en faveur de la protection de son glorieux coq gaulois,

un fidèle lecteur nous a fait parvenir une photo qui a relancé nos investigations.

On y voit en effet le coq comme nous l’avons indiqué, parfaitement protégé du soleil et deux scientifiques, chacun munis de ses aiguilles d’acuponcture,

se donnant à des incantations au pied de l’animal avant d’intervenir sur celui-ci.

Suite à nos recherche et de sources bien informées, nous savons qu’il s’agit d’une célèbre professeure de l’université chinoise du Hach Bé qui a voulu garder l’anonymat

et de son assistante (note de la rédaction : l’orthographe est incertaine. Le Hach Bé ou Ho Bou est une région en extension au nord du célèbre pays de la R.I.B.).

Saluons une nouvelle fois la détermination de la municipalité archignoise qui, malgré la baisse drastique des subventions, se donne tous moyens pour que vive ce symbole glorieux d’une France gagnante.

De notre envoyé spécial JCC le 28/07/2018

NDLR : le Ho Bout serait, suite à précision des cartographes, un lieu d’Archigny autrement nommé le Haut-Boutigny.

Il est en effet situé non loin de la R.I.B. (République indépendante de Boutigny), résidence de notre envoyé spécial.

Deux scientifiques au travail ?

 

La vérité sur l’affaire

 

Renseignements pris, ces deux articles sont de fausses informations, des fake news devenues si courantes dans le monde journalistique.

Mais notre envoyé spécial n’a pas tout à fait tort : des travaux ont bien été effectués sur le monument aux morts de notre commune.

Notre association, dont l’un des objectifs est de participer, en fonction de ses moyens, à l’entretien ou l’amélioration du patrimoine de notre village, a engagé,

avec l’accord de la municipalité, des travaux de peinture sur le monument.

En effet, les écritures (noms des hommes de quatre conflits, phrases et sigles emblématiques, noms des fondateurs du monument en 1919) devenaient illisibles par l’usure due aux intempéries.

La peinture disparaissait, le lichen s’installait dans le creux des lettres. Il fallait agir pour maintenir la stèle en état.

Renseignements pris auprès des marbriers, le coût, pour simplement repeindre une lettre, était de 7 €.

Le monument en compte 1 557, ce qui représentait presque 11 000 € de peinture auxquels il aurait fallu ajouter la refonte de nombreuses lettres dont le marbre est ébréché

et donc irrégulier. Au bas mot, 15 000 € de dépenses communales. Il fallait, de plus, transporter les plaques en atelier, ce qui était impossible pour deux d’entre-elles.

Histoire et Patrimoine d’Archigny a donc proposé son aide.

Les plaques démontables ont été repeintes au siège de l’association et pendant ce temps les employés communaux ont toiletté la pierre pour supprimer le plus possible de lichen et de salissures.

lettres effacées

travail sur plaques démontées

Un problème se posait donc pour les deux plus grandes plaques, indémontables car fragilisées par une incurvation du marbre. Il fallait peindre sur place.

plaque incurvée, indémontable

plaque incurvée, squattée par de petites chauves-souris.

Les deux préposées à la peinture furent Danièle Marasse, secrétaire de l’association, et Françoise Glain, présidente.

Les échafaudages furent installés par les employés communaux, que nous remercions pour leur présence et leur sollicitude quotidiennes.

Nous pouvons dire que les deux Gilles (Gilles Puisais et Gilles Duveau) ont été aux petits soins pour nous, modifiant la hauteur des traverses en fonction de l’avancement du travail

et vérifiant que tout allait bien… et nous avons apprécié leur bonjour le matin à 6 h 30 !

Notre guide pour la durée matinale était Rosalie, la cloche qui sonne à 8 h chaque matin. Elle nous rappelait que nous avions encore une heure devant nous pour avancer l’ouvrage.

La grande chaleur de juillet-août ne jouait pas en notre faveur et travailler sous un soleil cuisant était impossible, malgré les grandes serviettes accrochées aux barreaux des échelles

pour faire un peu d’ombre.

Les premiers jours, l’horaire fut 6 h 45-9 h, mais rapidement le travail fut ramené à 6 h 30 pour se terminer à 9 h, heure où le soleil commençait à chauffer.

Grattoir pour enlever le lichen dans le creux des lettres, pinceaux, peinture spéciale pour monuments funéraires, coton-tige (environ 6 300 pour toutes les lettres) et solvant…

Le chantier de peinture sur place débuta le mardi 24 juillet et se termina le vendredi 3 août à 9 h tapantes !

Plus que deux lignes et demie !

Les plaques démontées, déjà terminées depuis quelques semaines et entreposées dans les locaux communaux, ont pu être replacées.

 

En complément de notre envoyé spécial, JCC, la presse locale s’est intéressée à nos travaux « d’intérêt général » (merci à Carole correspondante de la Nouvelle République).

Les honneurs de la presse (NR du 03 :07 :2018)

 

Ce travail n’est certainement pas comparable à celui d’un professionnel, notre équipement étant différent et notre connaissance du métier inexistante.

Mais surtout, nous avons travaillé sur du marbre devenu poreux et des lettres très abimées, et malgré l’ébavurage avec coton tiges et White Spirit, la peinture a migré autour des lettres.

Une légère auréole rosée se voit de très près, mais, nous a-t-on rassurées, pas de loin.

Voilà donc notre monument rénové, en respect de ceux dont les noms ont été gravés dans le marbre pour avoir donné leur vie à la France :

Conflit 14-18 : 71 morts

Conflit Indochine : 2 morts

Conflit 39-45 : 11 morts

Conflit Algérie : 2 morts

plaques face nord                                                        Sud                                                                 Ouest

Plaque face Est

Ah ! Nous allions oublier ! Et le coq ? Que notre envoyé spécial soit rassuré ! Abrité du soleil pendant tous ces jours de canicule, le volatile se porte bien !

Le coq, dont l’orientation a été modifiée. À sa création en 1919, il scrutait le nord, surveillant l’avancée de l’ennemi.

Lors de sa remise en place en 1987, suite à du vandalisme, il fut incidemment orienté vers l’ouest… regardant désormais son congénère situé en haut du clocher !

Espérons que ce travail prolongera la vie de ce monument aux morts de quelques années…

La prochaine rénovation ne sera certainement pas assurée par nos soins, des jeunes s’y pencheront peut-être alors ! Tous les espoirs sont permis !

Françoise Glain

Rappelons que l’histoire complète de notre monument aux morts figure dans notre ouvrage Archigny dans la Grande Guerre (540 pages), disponible auprès de notre association.

 

 

 

 

 

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