Extraits de Y m’rappelle
Mon école primaire
Et moi, j’étais amoureux de ma maîtresse, comme on peut l’être à 6 ans. Mademoiselle Auzuret ! Je la trouvais belle… et je pense qu’elle l’était.
Pourtant, il me reste un souvenir cuisant du premier jour de classe.
Il y avait alors, à la table derrière moi, une petite copine, et ravi de cette aubaine, je passais un moment agréable, retourné, à bavarder avec elle. Je n’ai rien vu venir.
Sans doute était-il interdit de discuter avec sa voisine, car j’ai reçu une belle gifle qui m’a remis en une seconde à l’endroit et enlevé pour longtemps l’envie de me retourner.
La batterie
Les verres étaient rarement vides et ceux qui aimaient bien boire ne voyaient pas toujours passer la ligne rouge. J’ai souvenir d’un journalier qui, après dîner, la roue arrière de son vélo à
plat, s’activait à gonfler les rayons de sa bicyclette. Je n’ai pas le résultat en mémoire, mais je revois tous ceux qui, l’observant, l’encourageait dans son activité. Comment est-il parti ?
Sûrement la roue toujours à plat et sans doute en s’appuyant au mieux sur son engin, tout en zigzagant sur le chemin du retour. La nuit avait dû être courte !
Le père Barrat
Le premier virage fut négocié à bon train. À mi-pente, la vitesse devint vertigineuse. Gust hurlait : « arrête, arrête... », mais Alain, grisé par la vitesse, et plutôt stimulé par les cris du
passager, semblait avoir oublié l’intérêt des freins et donnait, en plus, quelques coups de pédales. Dans le dernier virage, en bas de la descente, dans un vacarme fantastique, nous avons
vu passer l’équipage, « à fond la caisse », Alain hilare et Gust cramponné d’une main aux ridelles et de l’autre tenant désespérément sa casquette sur la tête.
La « guerre de 14 » de mon grand-père
Couchée sur mes genoux, Nénelle, ma chatte, se chauffe et jouit de mes caresses. Elle ronronne de plaisir et, avec une régularité de métronome, se fait les griffes sur mon pantalon.
La canne entre les genoux, le menton appuyé sur ses deux mains enserrant le pommeau, les yeux fixés sur le brasier, Pépé se laisse aller, la tête pleine du passé et des projets pour
demain.
De temps à autre, Nénelle se dresse et se dégourdit fièrement les jambes, queue dressée sous mes caresses, me mettant sans retenue son derrière sous le nez.
Malicieux, Pépé entame une comptine qui remonte à la nuit de son enfance : Conte et conte, la chatte à mon oncle qui a le cul blanc, tu mettras ton nez dedans, et d’une main rapide,
me pousse la tête en visant une rencontre aussi probable qu’inespérée…
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