Déportés entre 1755 et 1763 d’Acadie par les Anglais, réfugiés dans la région de Saint-Malo en France où ils errent pendant plus d’une dizaine d’années, 500 Acadiens arrivèrent dans notre
village en 1773 pour défricher les terres en brandes du marquis de Pérusse des Cars.
Cette année nous célébrons cet anniversaire d’accueil : 250 ans… et leurs descendants sont toujours à Archigny, Cenan, La Puye, Saint-Pierre de Maillé, Leigné-les-Bois… et dans le monde entier.
Pour cette occasion, la ferme n° 10, totalement défigurée, était le lieu principal des festivités et des groupes musicaux d’importance animèrent l’après-midi. Le Conseil Départemental était
passé par là et les subventions avaient permis de faire les choses en grand.
Mais si de nombreux spectateurs furent certainement ravis, plusieurs autres, puristes et amoureux de l’ancienne formule du « petit tintamarre » - eh oui, autrefois il était petit, désormais il
est grand tintamarre – furent fortement déçus par le manque d’âme entourant cette bâtisse vide et ne ressemblant plus à rien qu’est devenu l’ancien musée, la ferme 10, des Huit-Maisons.
Trop grandiose, pas assez simple et familial.
De notre côté, nous avons animé la ferme n° 6.
Pas de grands groupes, pas de Food-trucks énormes, nous sommes petits et avons prévu petit. Nous allions accueillir au mieux les quelques personnes intéressées par l’histoire et le
patrimoine acadien ; un visiteur, ayant apporté son accordéon, a proposé l’animation musicale ; le food-truck « la petite caravane » ferait quelques burgers et nous allions essayer de
vendre quelques livres et goodies ; le phare acadien, construit par Jean-Jacques Lefèvre, serait en place dans la cour. Nous avions concocté des drapeaux et panneaux pour signaler la
ferme, et indiqué un parking – on ne sait jamais – en dehors de ladite cour.
Nous avions tous prévu d’arriver à 9 h 30 pour installer des tables, le phare, ouvrir la ferme, brancher le food-truck avant l’inauguration, à 11 h., de la dalle commémorative installée
au carrefour de la Chaussée d'Archigny et représentant la Ligne acadienne. Nous avions donc du temps devant nous.
Voilà ce qui était prévu, mais nous ne sommes pas toujours maîtres des événements !
À peine arrivés, les portes de la ferme juste ouvertes, nous étions alors en plein montage du phare, un véhicule se gare, une dame en descend. Je lui pose la question « vous venez pour
visiter ? ». « Oui, me répond-elle, je suis venue tôt avant qu’il y ait trop de monde car je voulais vous parler de mon ancêtre acadien». Je l’accueille tout en me disant que, s’il y en a
d’autres, ils arriveront bien plus tard, après la cérémonie. Et je conte l’histoire de l’Acadie et de la ferme, nous regardons le dossier qu’elle a apporté parlant de sa famille… et d’autres
visiteurs commencent à arriver.
visiteurs du matin
À 10 h, la ferme est déjà envahie, nous ne sommes que trois pour guider et expliquer et faire face aux achats de livres et goodies. Heureusement, du renfort arrive pour guider un autre
groupe car à 11 h l’une des bénévoles part à l’inauguration.
Et toute la matinée la ferme s’est remplie, vidée, remplie. Des questions sont posées, des réponses sont données à la grande satisfaction, apparemment, des visiteurs.
Midi, 13 h, j’assume du mieux que je peux.
À l’extérieur, les hommes vendent des livres et des goodies, à l’intérieur deux autres bénévoles récemment arrivés en font autant.
Désormais, les visiteurs s’installent sur les chaises de la grande grange, façon conférence, toutes les chaises sont occupées, on en ajoute et je « conférence » ainsi jusqu’à 15 h
passées.
Je demande gentiment un arrêt, les visiteurs sont compréhensifs… le temps d’aller manger une demi assiettée de frites et je reviens.
Et il y aura ainsi 3 conférences d’une heure et demie, salle comble.
Je suis ravie malgré la position debout depuis le matin qui commence à se faire sentir dans les pieds.
Nous accueillons avec plaisir les comparaisons entre la ferme 10, que certains ont visitée lors de brèves ouvertures en semaine, et notre ferme 6 gérée par des bénévoles: « au moins ici
on voit et on apprend quelque chose ! ».
Et c’est gratuit !
Monsieur le maire est passé nous saluer, madame la première adjointe a assisté à une conférence, merci à eux de ne nous avoir pas oubliés.
Pour le déjeuner, les tables étaient toutes occupées et la « petite caravane » a satisfait 40 très bons repas. Les convives, installés à plusieurs tables le long de la ferme, ont pris le temps
de vivre et d’échanger dans une ambiance conviviale.
Et l’accordéoniste me direz-vous ?
Il a joué l’Ave Maris Stella, l’hymne acadien, entouré d’une chorale improvisée. Une réussite ! Puis quelques autres airs, joués et chantés, ont animé la ferme avant que le musicien ne
parte à la ferme 10 des Huit-Maisons. Merci à lui et merci aux chanteurs !
19 h ! Nous fermons… un visiteur arrive… je n’en peux plus, j’ai l’impression que les os de mes pieds sont désolidarisés, j’ai du mal à marcher. Heureusement, ce visiteur est monsieur le
maire de La Puye qui comprend très bien et s’en repart à la ferme 10.
Avant de terminer cet article, voici tous ceux qui, ce jour de 15 août 2023, ont assumé, bénévolement, les tâches qui ont fait de cette journée une réussite. Ils, assurent aussi, avec
d’autres bénévoles absents ce jour pour des engagements familiaux, les permanences à la ferme 6 tous les samedis et dimanches à tour de rôle, de 15 h à 18 h 30, du 1er juin au 17
septembre prochain.
Je remercie,
Dominique Persegout et Marc Miot pour leur engagement à nos côtés et leur présence tout au long de la journée,
Annie Goulier, venue dans la matinée pour aider à guider, alors qu'elle avait un déjeuner prévu de longue date,
Françoise Lefèvre qui a aussi guidé une partie de la matinée,
Sylvie et Francis Bernabé, délaissant un moment leur famille, pour leur assistance à la vente des ouvrages et goodies à l'intérieur de la ferme, une partie de la matinée et une grande partie
de l'après-midi,
Didier Glain, pour la vente des livres et goodies à l'extérieur de la ferme,
Dominique, Marc, Didier et Jean-Jacques Lefèvre pour leur assistance technique,
Michel Roux qui, venant de la ferme 10, a guidé un groupe pendant que je reprenais une autre conférence.
Merci aussi à Danièle et Michel Marasse pour leur assistance photographique.
Nous tous, bénévoles de trois associations archignoises, sommes enchantés de cette magnifique journée qui a accueilli plus de 500 visiteurs.
Je remercie tous les visiteurs de l’intérêt qu’ils ont apporté à cette histoire acadienne et au patrimoine qui l’entoure. Ce fut une journée riche en contacts, échanges et plaisirs.
L’an prochain sera plus calme… peut-être !
Françoie Glain